Michel GAILLARD Président de l'ADIHTC Nous a fait parvenir son point de vue le 2 décembre 2006 : le voici - Donnez le vôtre

Tout le monde se réjouit, sauf les Toulougiens. Nous espérons que les Perpignanais, riverains de la voie de chemin de fer, prendrons conscience que le développement économique de cette zone, aura des conséquences sur leurs conditions de vie. Les riverains des axes routiers auront eu aussi à subir l'augmentation du trafic routier induit par le développement de cette zone économique. Pour mémoire, nous avons une augmentation de 10% par an du transport de matière soit un doublement tous les 7 ans.
Notre propos n’est pas de critiquer ou de s’opposer au développement économique, au contraire nous approuvons et applaudissons cette initiative du développement du transport combiné. Notre environnement en sera grandement bénéficiaire, plus les matières iront sur le rail, moins les camions circulerons, moins nous aurons de GES (Gaz à Effets de Serres), moins nous aurons d’accidents induits par la circulation des camions avec un amoindrissement des risques de pollution liés aux produits toxiques et dangereux transportés. Les risques subsisterons mais seront circonscrits aux zones de transfert et de transbordement, c'est-à-dire dans la zone d’extension de St Charles.
Notre réflexion va donc porter, non sur le bien fondé de cette plateforme, mais sur sa localisation. A première vue, il serait cohérent de tout regrouper dans cette zone de St Charles, mais le hic c’est que nous sommes au milieu de notre grande agglomération. Maintenant projetons nous vers l’avenir.
Notre agglomération augmente ses flux de circulation et réfléchit pour fluidifier les circulations intra agglomération en créant des voies pour le trafic de transit, comme le font toutes les grandes villes ou toutes les grandes agglomérations de France et dans le monde.
En supplément nous allons augmenter les flux de transit de trains au cœur de Perpignan. Nous allons figer pour les années futures cette obligation de faire transiter 300 à 350 trains et peut-être plus, soit environ un train toutes les 5 minutes. Est-ce raisonnable d’infliger un tel calvaire à la population perpignanaise et toulougienne ? Sauf erreur, nous aurons d’ici 15 à 20 ans, une nouvelle ligne de chemin de fer, appelé barreau, qui ira jusqu'à Montpellier.
Ce nouveau tronçon LGV aura l’avantage de contourner l’agglomération et permettra de ne faire entrer que les trains de voyageurs qui s’arrêteront à la gare de Perpignan.
Quel soulagement pour les riverains et pour l’agglomération.

Alors n’est-il pas de notre responsabilité, dès à présent, d’envisager de créer tout ce beau développement (zone multimodale, port sec) au-delà de Perpignan, sur la zone de Rivesaltes. Pourquoi Rivesaltes ? Tout simplement en raison de la proximité de la voie de chemin de fer existante et de la création de la future voie LGV. La connexion entre ces deux lignes de chemin de fer, même si elle n’a jamais été projetée dans le projet LGV, sera obligatoire, il est difficile d’imaginer, lors de la création du nouveau barreau en direction de Montpellier que la gare de Perpignan soit en cul de sac. Il est donc logique que la connection se fasse aux environs de Rivesaltes.
Si nous y regardons bien, nous avons la connection avec l’autoroute, ce qui aura pour avantage d’éviter tout le trafic routier à l’intérieur de l’agglomération. Et l’aéroport s’y trouve aussi. La logique nous porte à penser qu’un projet raisonnable pour le développement de cette activité serait sur les environs de Rivesaltes.
Dernier aspect, non négligeable, les phénomènes de pollutions tant des produits que par le bruit. La zone St Charles jouxte la commune de Toulouges (6 200 habitants), et une partie de l’activité est d’ailleurs sur cette commune. Les vents dominants lui sont défavorables, la population, autre que les riverains directes, se plaint déjà de suivre les conversations des hauts parleurs et des chocs des wagons. Alors imaginons demain avec une activité 24/24h. Il existe en sus, une cinquantaine d’habitations se trouvant dans la plus grande proximité.
Les deux futures activités projetées (zone multimodale et port sec), ne sont pas sans risque en raison des manipulations et des transbordements des containers de produits chimiques. Il n’est déjà pas rare que des odeurs de produits flottent dans la zone. Il y a toujours, malheureusement des wagons avec des fuites ou qui sont mal fermés et les vents dominants se chargent à titre gracieux d'en faire le transport en direction de Toulouges.
Imaginons demain, qu’un wagon ou un container chute, fuit gravement, rien ne pourra arrêter la propagation du nuage toxique en direction de cette ville. En outre il ne faut pas négliger un aspect lié à ces activités qui malgré le sérieux et le professionnalisme, entreposent des matières dangereuses les unes à coté des autres dont parfois les agents méconnaissent les effets dévastateurs en cas d’accident et nous pouvons assister à des effets dominos. Pourquoi prendre autant de risque pour la santé des riverains ? Les Toulougiens ont droit eux aussi à un environnement sain, à vivre en toute sécurité. Le développement économique, oui mais pas à n’importe quel prix et pas au détriment de la santé des Toulougiens.