RETOUR A CLOCHEMERLE

FORUM N°11

MARS 2004

« Collège François Mitterrand à Toulouges »
« LA ROSE ET L’OIGNON »

Nous ne rappellerons jamais assez la dette de reconnaissance que nous avons envers nos prédécesseurs du XIXème siècle. Il nous ont légué tant de bâtiments d’enseignement, nous ont donné le cadre juridique de l’école ouverte à tous, ils l’ont peuplée d’une jeunesse qui s’est illustrée dans la littérature, dans l’art et dans les sciences. Notre XXIème Siècle commençant a moins d’illusions mais il exige de plus en plus de technicité dans tous les domaines qui se renouvellent chaque jour et qui se multiplient à l’infini. L’enseignement, à tous les degrés, est une base essentielle de notre société et, pour satisfaire cette exigence, il n’y aura jamais assez de locaux, de professeurs, d’élèves ou d’étudiants.
Les édiles cantonaux et/ou locaux ajoutent une pierre à ce grandiose édifice en créant un collège pour le canton de Toulouges. Nos jeunes qui habitent à proximité en seront les premiers bénéficiaires. Quelle satisfaction pour les familles dont les enfants pourront, dès la rentrée 2004, faire leurs études sur place et recevoir dans des locaux modernes, un enseignement de qualité !
Oui, la commune et le canton seront contents de ce qui sera bientôt réalisé chez eux ! Mais ils savent aussi qu’ils auront une autre mission à remplir : celle de donner une âme à cet établissement. Le sort, comme c’était, hélas, prévisible, en est déjà jeté, bien avant la pose de la première pierre : ce sera le collège « François Mitterrand ». Choix tout à fait arbitraire, initiative politicienne… Qui a fait ce choix ???
A-t-on consulté les trois communes concernées (Toulouges, Canohès, Pollestres) ? Comment ce choix a-t-il été fait ? Ce choix discrétionnaire dénote un mépris des futurs utilisateurs du Collège (jeunes et parents). L’enseignement payé par les deniers de tous, appartient à tous. Les parents citoyens font de l’école le lieu de rencontre entre leurs propres devoirs d’éducateurs et ceux des professeurs. C’est dire combien de nos jours, l’Ecole est la chose de tous !
Si l’école est leur bien, elle doit aussi leur inspirer la recherche d’un climat d’union. Choisir le nom de « François Mitterrand », homme politique très contesté de son vivant et encore de nos jours, pour un collège, n’est pas rassembleur, n’est pas fédérateur, il est au contraire diviseur et source de discordes !
L’œuvre immense de la connaissance doit être un foyer alimenté par tous afin de rayonner sur tous . FoRum dénonce cette façon sournoise de faire rentrer
la politique à l’école. Le collège n’est pas un théâtre de discussions politicardes. La première pierre n’est pas posée que déjà s’installe un dogmatisme politique. Il est inadmissible que certains esprits trop enthousiastes, au mépris des autres, parce qu’ils détiennent le pouvoir, tentent d’imposer sincèrement ou inconsciemment aux autres ce qu’ils croient être leur vérité !

Pourquoi faut-il que ce beau programme, avant qu’il ne soit réalisé, soit déjà entaché de vice ? Les mitterrandistes inconditionnels auraient pu honorer leur maître à penser de façon plus subtile et élégante : François Mitterrand, sur son portrait officiel, tient dans ses mains « Les Essais de Montaigne », un écrivain épris d’indépendance qu’il admirait fort justement d’ailleurs : on ne connaît pas de pensée plus libre que la sienne, une liberté intérieure qu’aucun préjugé, aucun conformisme ne peut entraver… Et puis Montaigne, comme Mitterrand étaient fidèles en amitié, et puis tous les deux aimaient les Lettres, ce qu’il y a de plus français en France. Trois vertus « parées de mille séductions » qui justifieraient l’appellation « collège Michel de Montaigne ».
FoRum, n’est pas en manque de suggestions pour un nom de Collège : deux figures ont profondément marqué les deux septennats de Mitterrand et su toucher le cœur et la raison des Français : Coluche, amuseur faussement cynique et l’abbé Pierre, le vieux prêtre d’Emmaüs toujours animé d’une sainte colère. Encore deux bonnes idées pour un nom de collège ! Vous pouvez en trouver d’autres…
FoRum plaide pour une appellation plus fédérative, plus conforme à l’esprit laïque, il plaide pour un collège où rien ne sera un élément de division, un collège d’où sortiront les hommes et les femmes de demain conscients de leur valeur nouvelle, et de leurs possibilités imprévues et infinies¦



PERCOLATEURS A DEBATS

La défiance de la municipalité Caseilles à l’égard des activités associatives est désormais notre quotidien. Mais sans en avoir vraiment conscience, en pénalisant les associations qui refusent de plier sous son joug, le tenancier duTrône municipal projette Toulouges dans la Modernité. Les associations non agréées en sont réduites à tenir leurs réunions de travail au bistrot du coin !
Caseilles, en quelque sorte, réhabilite le CAFE qui devient le lieu de démocratie par excellence, se réclamant désormais des « valeurs de progrès ». Cette réhabilitation met en arrière-plan, pour ne pas dire au rancart, centres culturels, maisons des associations et autres club-house.
Le CAFE renoue, merci M. le Maire, avec ses traditions : faire correspondre débit de boissons et débit de paroles. Grâce à lui le « tout-Toulouges » vide son verre, boit des paroles au troquet du coin. Il était temps car Toulouges souffrait d’une absence affligeante de débats d’idées et d’initiatives sportives, culturelles…
Le tendance est d’ailleurs générale : ici et là, dans la foulée des cyber-cafés, se créent des cafés-philos, des cafés-lecture, géo, socio, sciences, concerts, etc… Il y en a pour tous les goûts. Il est possible entre deux petits noirs, entre deux beaujolais, de se cultiver, d’attiser son esprit critique, voire… de conspirer contre le pouvoir !
L’Histoire de France (très instructive l’Histoire !) nous rappelle que les CAFES ont été, sous l’Ancien Régime, le lieu de prédilection des Clubs de pensée ou des révolutionnaires. Plus près de nous sous la Monarchie de Juillet (1830-1848), quand le droit d’association n’existait pas, s’est développée une « Campagne de banquets » toujours dans les CAFES ! Banquets truffés de politiques qui mettaient à mal Louis Philippe et qui ont favorisé la Révolution de 1848…C’était un siècle et demi avant Toulouges, les fameux CAFES-CITOYENS. Comme quoi, l’histoire est un éternel recommencement. Cette réhabilitation fait honneur à la réputation de notre Maire.
Le principe est simple : dans un cadre sympathique on se rassemble, on réfléchit, on débat, on agit… Ces CAFES-ASSO contribuent indiscutablement au renforcement du tissu social, procèdent d’une certaine forme, très originale, d’EDUCATION CITOYENNE, tout en compensant efficacement les défaillances municipales en matière de vie associative…

Avouez que çà, c’est très « fort » de CAFE !¦